Accompagnant éducatif et social : 7 idées reçues qui vous empêchent de vous lancer

Image pour accompagnant educatif et social c est quoi
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De nombreuses personnes se sentent attirées par les métiers de l’humain et de l’accompagnement, mais hésitent à franchir le pas par peur de se tromper ou à cause d’idées reçues. C’est particulièrement vrai pour le métier d’accompagnant éducatif et social (AES), pourtant très demandé sur le marché de l’emploi et accessible par plusieurs voies de formation, y compris en reconversion professionnelle.

Un métier clé du secteur social encore mal connu

L’accompagnant éducatif et social intervient auprès de personnes en situation de handicap, de perte d’autonomie, de fragilité sociale ou d’isolement. Il travaille au quotidien pour favoriser l’autonomie, la participation à la vie sociale, le bien-être et la dignité des personnes accompagnées. Il peut exercer dans de très nombreux contextes :

  • établissements médico-sociaux (EHPAD, foyers, MAS, IME…)
  • services d’aide et d’accompagnement à domicile
  • structures pour personnes en situation de handicap
  • établissements scolaires ou périscolaires
  • centres d’hébergement et de réinsertion, structures d’accueil spécialisées

Malgré ce rôle central, le métier souffre encore de clichés qui peuvent freiner ceux qui envisagent une formation d’accompagnant éducatif et social. Démêler le vrai du faux est une étape essentielle pour choisir sa voie de manière éclairée.

7 idées reçues sur le métier d’accompagnant éducatif et social

Idée reçue n°1 : « C’est un métier non qualifié, accessible sans véritable formation »

Le métier d’accompagnant éducatif et social est un métier qualifié, réglementé et reconnu par l’État. Il nécessite l’obtention du Diplôme d’État d’Accompagnant Éducatif et Social (DEAES), classé au niveau 3 (CAP/BEP) du RNCP. Cette qualification atteste de compétences professionnelles précises :

  • accompagnement dans les actes essentiels du quotidien (toilette, repas, déplacements…)
  • soutien à la communication, à l’expression, à la vie sociale
  • participation aux projets personnalisés des personnes accompagnées
  • travail en équipe pluridisciplinaire (infirmiers, éducateurs spécialisés, psychologues, enseignants…)
  • connaissance des publics (personnes âgées, personnes en situation de handicap, enfants, publics en précarité…)

La formation au DEAES est structurée, encadrée par des référentiels nationaux de compétences et de formation, et se déroule au sein d’organismes agréés (centres de formation, instituts du travail social, GRETA, etc.). L’objectif est de former des professionnels capables d’intervenir dans des situations parfois complexes, en respectant un cadre légal, éthique et déontologique.

Il existe également des passerelles pour les personnes déjà diplômées dans le secteur sanitaire et social, ainsi que des possibilités de validation des acquis de l’expérience (VAE) pour faire reconnaître une expérience de terrain et obtenir tout ou partie du diplôme.

Idée reçue n°2 : « C’est un métier purement “aidant”, sans dimension éducative »

Le terme « accompagnant éducatif et social » peut induire en erreur. Beaucoup pensent qu’il s’agit uniquement d’un rôle d’aide aux gestes du quotidien. En réalité, la dimension éducative est au cœur du métier.

L’accompagnant ne se contente pas de faire « à la place de » la personne accompagnée. Il cherche au contraire à :

  • stimuler l’autonomie dans les activités quotidiennes (cuisine, hygiène, déplacements…)
  • favoriser l’apprentissage de nouveaux repères ou de nouvelles compétences
  • soutenir la communication, l’expression des choix et des préférences
  • proposer des activités éducatives, culturelles ou de loisirs adaptées
  • participer à l’inclusion scolaire, professionnelle ou sociale

Les compétences éducatives sont travaillées en profondeur durant la formation : observation, compréhension des besoins, adaptation des supports, travail sur le projet personnalisé, coopération avec les familles et les autres professionnels. Pour ceux qui souhaitent évoluer ensuite, le métier d’AES peut être une première étape vers d’autres fonctions éducatives (moniteur-éducateur, éducateur spécialisé, accompagnant d’élèves en situation de handicap, etc.).

Idée reçue n°3 : « Les débouchés sont limités et les perspectives d’emploi incertaines »

Le secteur de l’accompagnement social et médico-social fait partie des domaines les plus porteurs en France. Le vieillissement de la population, le développement des politiques d’inclusion et la volonté de favoriser le maintien à domicile créent une forte demande de professionnels formés.

Les diplômés du DEAES trouvent très souvent un emploi rapidement après la fin de leur formation. Les structures qui recrutent sont variées :

  • établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
  • services d’aide et de soins à domicile
  • foyers de vie, foyers d’hébergement, maisons d’accueil spécialisées
  • instituts médico-éducatifs (IME) ou médico-professionnels (IMPro)
  • services accompagnant les personnes en situation de handicap ou en grande précarité

Le métier offre également des possibilités d’évolution :

  • spécialisation sur un type de public (enfance, handicap, personnes âgées, inclusion scolaire…)
  • formation complémentaire vers d’autres diplômes du social ou du médico-social (aide-soignant, moniteur-éducateur, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé…)
  • accès à des postes de coordination ou de référent en fonction de l’expérience

Pour un projet d’orientation ou de reconversion, il est donc pertinent d’analyser les besoins en emploi de votre région et les établissements qui recrutent. Les organismes de formation et les acteurs de l’orientation peuvent accompagner cette démarche.

Idée reçue n°4 : « Ce métier est réservé aux femmes »

L’accompagnant éducatif et social est un métier historiquement très féminisé, mais il n’est absolument pas réservé aux femmes. Les besoins en professionnels sont tels que les établissements encouragent de plus en plus la mixité, qui est une richesse pour les équipes comme pour les personnes accompagnées.

Les hommes peuvent tout à fait réussir et s’épanouir dans cette profession. Ils sont particulièrement attendus dans certains contextes où la présence d’une équipe mixte permet :

  • de proposer des repères diversifiés aux enfants et adolescents
  • d’apporter des modèles identitaires variés en accompagnement social
  • de faciliter certaines interactions, selon les besoins et les choix des personnes accompagnées

Si vous êtes un homme et que vous vous sentez empêché par cette idée reçue, il peut être utile d’échanger avec des professionnels déjà en poste, de participer à des forums métiers ou d’effectuer des stages d’observation pour vous projeter plus concrètement.

Idée reçue n°5 : « Il faut obligatoirement avoir le bac pour devenir AES »

Contrairement à ce que l’on imagine parfois, le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social est accessible sans le baccalauréat. C’est un point important pour les personnes qui ont quitté le système scolaire tôt ou qui n’ont pas obtenu de diplôme du secondaire.

Les conditions d’accès varient selon les centres de formation, mais reposent généralement sur :

  • un dossier de candidature (parcours, motivations, éventuelles expériences professionnelles ou bénévoles)
  • un entretien individuel d’admission, parfois associé à des épreuves écrites

Les organismes de formation cherchent surtout à évaluer :

  • la motivation et la cohérence du projet professionnel
  • la capacité à travailler en équipe et à s’engager dans une relation d’aide
  • la maturité, la stabilité personnelle et la capacité à se remettre en question
  • le niveau de français à l’écrit et à l’oral, indispensable pour communiquer et rédiger des écrits professionnels

Pour les adultes en reconversion, des dispositifs de remise à niveau, de préqualification ou de préparation aux concours peuvent être proposés par les GRETA, les centres de formation ou les régions. Ces parcours permettent de se remettre à niveau, de confirmer son projet et d’aborder la formation dans de bonnes conditions.

Idée reçue n°6 : « La formation est longue, chère et difficilement compatible avec une vie d’adulte »

La durée de la formation au DEAES est réglementée : elle s’étend généralement sur 12 à 18 mois en formation initiale, en alternance entre centre de formation et stages ou contrat de travail. Des allègements de parcours sont possibles pour les personnes déjà titulaires de certains diplômes (par exemple : CAP petite enfance, BEP carrières sanitaires et sociales, titre d’assistant de vie aux familles…).

Plusieurs formats existent pour adapter la formation aux profils :

  • formation initiale à temps plein pour les étudiants ou jeunes sortant du système scolaire
  • formation en apprentissage pour combiner contrat de travail et formation
  • formation continue pour les salariés ou demandeurs d’emploi, financée par des dispositifs comme le CPF, le plan de développement des compétences ou les aides régionales
  • VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) pour les personnes expérimentées, qui peuvent faire valider tout ou partie du diplôme sur dossier et entretien avec un jury

Sur le plan financier, différentes solutions de prise en charge existent selon votre statut :

  • financement par la région pour certains publics (formation sanitaire et sociale)
  • aides pour les demandeurs d’emploi via France Travail ou les conseils régionaux
  • prise en charge par l’employeur dans le cadre de la formation continue
  • mobilisation du Compte Personnel de Formation (CPF)

Les adultes en reconversion peuvent également bénéficier d’un accompagnement pour élaborer leur projet, monter les dossiers de financement et organiser la compatibilité entre vie familiale, contraintes financières et formation. Les centres de formation et les services d’orientation ont un rôle clé dans cette étape.

Idée reçue n°7 : « C’est un métier trop dur émotionnellement, on finit forcément épuisé »

L’accompagnement de personnes fragilisées peut être émotionnellement exigeant : confrontation à la maladie, au handicap, à la dépendance, parfois à la fin de vie ou à des situations de grande précarité. Cette réalité ne doit pas être minimisée.

Cependant, considérer que ce métier conduit « forcément » à l’épuisement est réducteur. Plusieurs éléments permettent de préserver son équilibre :

  • une formation qui aborde la question de la distance professionnelle, de la gestion des émotions et de la posture d’accompagnement
  • un travail en équipe, avec des temps d’échanges, de supervision, de régulation
  • un cadre institutionnel qui prévoit des réunions, des temps de réflexion sur les pratiques
  • la possibilité, au fil de sa carrière, de changer de public ou de structure pour retrouver un nouvel équilibre

Beaucoup de professionnels décrivent aussi les aspects très positifs du métier :

  • sentiment d’utilité et de contribution concrète au bien-être des personnes
  • relations humaines riches, basées sur la confiance et la durée
  • possibilité de voir les progrès, même modestes, des personnes accompagnées
  • variété des situations, absence de monotonie au quotidien

Avant de s’engager, il peut être judicieux de réaliser des stages d’immersion, des missions de bénévolat ou des périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) pour vérifier la compatibilité entre vos ressources personnelles et les exigences du métier.

Se lancer comme accompagnant éducatif et social : les principales voies de formation

Identifier le bon moment pour se former

Le métier d’accompagnant éducatif et social est accessible à différents moments de la vie :

  • à la sortie du collège ou du lycée, pour ceux qui souhaitent s’orienter rapidement vers un métier de terrain
  • après un premier diplôme ou une première expérience dans le sanitaire et social, pour se spécialiser
  • en reconversion, pour des adultes qui souhaitent donner plus de sens à leur activité professionnelle

Le bon moment est celui où votre projet est suffisamment mûri, où vous avez pu vérifier vos motivations, vos capacités et vos contraintes personnelles. Les services d’orientation, les psychologues de l’Éducation nationale, les missions locales ou les conseillers en évolution professionnelle peuvent vous accompagner dans cette réflexion.

Choisir un centre de formation adapté à votre projet

Plusieurs types de structures proposent la préparation au DEAES :

  • instituts de formation du travail social
  • associations spécialisées dans les métiers médico-sociaux
  • centres de formation d’apprentis (CFA) et GRETA
  • établissements privés spécialisés

Pour choisir un organisme, il est utile de comparer :

  • le rythme de la formation (temps plein, alternance, apprentissage, modularisation)
  • la localisation et l’accessibilité depuis votre domicile
  • les partenariats avec les structures d’accueil pour les stages ou l’apprentissage
  • les résultats aux examens et le taux d’insertion professionnelle
  • l’accompagnement proposé pour la recherche de financement et de terrain de stage

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre dossier complet sur le métier, les conditions d’accès et les différents parcours de formation d’accompagnant éducatif et social en France, qui détaille les étapes clés pour construire un projet solide.

Comprendre l’organisation de la formation DEAES

La formation au diplôme d’État est composée de plusieurs blocs de compétences, communs et spécialisés selon les options choisies (par exemple : accompagnement de la vie à domicile, accompagnement de la vie en structure collective, accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire). Elle comprend :

  • un enseignement théorique (cours magistraux, travaux dirigés, études de cas, mises en situation)
  • des périodes de stage ou de travail sur le terrain, encadrées et évaluées
  • des évaluations écrites, orales et en situation professionnelle

Les contenus portent notamment sur :

  • la connaissance des publics et des besoins spécifiques (handicap, vieillissement, précarité, troubles du comportement…)
  • les techniques d’accompagnement dans les actes du quotidien
  • la communication professionnelle, les écrits, le travail en réseau
  • le cadre juridique, éthique et institutionnel du secteur social et médico-social
  • la prévention des risques (ergonomie, gestes et postures, hygiène, sécurité…)

Cet équilibre entre théorie et pratique permet de construire progressivement une posture professionnelle et d’acquérir des repères solides pour exercer en autonomie, tout en travaillant au sein d’une équipe.

Évaluer sa compatibilité avec le métier d’accompagnant éducatif et social

Se poser les bonnes questions avant de s’engager

Avant de se lancer dans une formation, il est utile de se questionner honnêtement sur plusieurs aspects :

  • Êtes-vous à l’aise dans la relation aux autres, y compris dans des situations délicates ou chargées émotionnellement ?
  • Acceptez-vous de travailler en horaires parfois décalés (matin, soir, week-end, jours fériés) selon les structures ?
  • Êtes-vous prêt à vous former en continu, à vous remettre en question et à adapter vos pratiques ?
  • Supportez-vous le travail en équipe et l’idée de suivre un cadre institutionnel, des protocoles ?
  • Êtes-vous capable de prendre soin de vous pour ne pas vous laisser envahir par les difficultés rencontrées par les personnes accompagnées ?

Ces questions ne doivent pas décourager, mais aider à construire un projet réaliste. De nombreux professionnels ont développé ces capacités au fil de leur formation et de leur expérience. L’important est de ne pas idéaliser le métier tout en reconnaissant ce qui fait sa richesse.

Multiplier les sources d’information et les expériences

Pour dépasser les idées reçues et affiner votre projet, plusieurs pistes peuvent être envisagées :

  • rencontrer des accompagnants éducatifs et sociaux en poste, lors de journées portes ouvertes ou de forums métier
  • réaliser des stages d’observation ou des immersions de courte durée en structures
  • s’engager dans du bénévolat auprès d’associations en lien avec le handicap, la précarité, les personnes âgées…
  • consulter des ressources spécialisées sur les métiers du social et les formations disponibles

Plus votre vision du métier sera concrète, plus vous serez en mesure de juger si cette voie correspond à vos attentes, à vos valeurs et à votre manière de travailler.

En identifiant clairement ce qu’est vraiment le métier d’accompagnant éducatif et social, en explorant les différentes possibilités de formation initiale ou continue, et en confrontant vos représentations à la réalité du terrain, vous pourrez dépasser les idées reçues qui vous freinent et construire un projet professionnel cohérent et durable.

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