Combien de point pour avoir le brevet mention bien : scénarios chiffrés matière par matière

Le brevet des collèges reste un jalon important dans le parcours scolaire, même s’il n’est pas décisif pour l’orientation. Pour beaucoup d’élèves, obtenir la mention bien est un objectif motivant, parfois demandé par certains lycées sélectifs ou apprécié dans un dossier d’admission en formation. Comprendre précisément combien de points sont nécessaires, et comment se répartissent ces points matière par matière, permet de bâtir une stratégie de révision efficace.
Rappel du barème du brevet et des mentions
Nombre total de points possibles au brevet
Depuis la réforme du diplôme national du brevet, la note finale se calcule sur un total de 800 points :
- 400 points pour le contrôle continu (évaluation du socle commun de compétences, connaissances et culture)
- 400 points pour les épreuves finales passées en fin de 3ᵉ
Le contrôle continu est basé sur les bilans de compétences de la 3ᵉ dans les différentes composantes du socle (maîtrise de la langue, mathématiques, culture scientifique et technologique, langues vivantes, etc.). Chaque composante du socle est évaluée sur 50 points, pour un total de 400 points.
Seuils de points pour les mentions au brevet
Les mentions sont attribuées en fonction du total cumulé sur 800 points :
- Admis sans mention : à partir de 400 points
- Mention assez bien : à partir de 480 points
- Mention bien : à partir de 560 points
- Mention très bien : à partir de 640 points
Pour décrocher la mention bien, l’élève doit donc atteindre au minimum 560 points sur 800, soit 70 % du total. C’est ce seuil que nous allons détailler à travers des scénarios chiffrés matière par matière.
Répartition des points par matière aux épreuves finales
Coefficients des épreuves écrites et orales
Les 400 points d’épreuves terminales se répartissent de la façon suivante :
- Français (écrit) : coefficient 2, soit 100 points
- Mathématiques (écrit) : coefficient 2, soit 100 points
- Histoire-Géographie – EMC (écrit) : coefficient 2, soit 100 points
- Sciences (épreuve écrite portant sur deux disciplines parmi SVT, physique-chimie, technologie) : coefficient 2, soit 100 points
- Épreuve orale (par exemple soutenance d’un projet, parcours EPI, oral d’histoire des arts…) : coefficient 2, soit 100 points
Si l’on détaille en points (sur 20) :
- Chaque épreuve écrite principale sur 20 est ensuite multipliée par 2 pour donner une note sur 40, puis ramenée à un barème sur 100 pour le calcul sur 800 points.
- De manière simplifiée pour l’élève, on peut retenir : chaque épreuve écrite ou orale sur 20 est notée sur 100 points dans le total.
Pour simplifier la compréhension dans cet article, nous resterons sur l’idée suivante : chaque épreuve finale compte pour 100 points, soit cinq blocs de 100 points (français, maths, histoire-géographie-EMC, sciences, oral), pour un total de 500, ramené à 400 points dans le calcul officiel. Ce qui compte pour vous, ce sont surtout les proportions et les objectifs de notes par matière.
Le rôle du contrôle continu dans l’obtention de la mention bien
Le contrôle continu est souvent décisif pour atteindre la mention bien :
- Un élève sérieux toute l’année peut démarrer les épreuves de juin avec un capital de points déjà élevé.
- Un élève en difficulté sur le contrôle continu devra compenser avec d’excellentes notes aux épreuves finales.
Concrètement, si un élève obtient 320 points sur 400 au contrôle continu (soit 80 %), il lui « suffit » d’obtenir 240 points sur 400 aux épreuves finales pour décrocher la mention bien (320 + 240 = 560). Cela correspond à une moyenne de 12/20 aux épreuves de juin.
Scénario 1 : profil équilibré avec bonnes notes toute l’année
Hypothèse de départ : un bon niveau en contrôle continu
Imaginons un élève sérieux, régulier, sans être forcément « brillant » mais solide dans la plupart des matières. Ses évaluations de fin d’année conduisent à l’attribution de niveaux de maîtrise plutôt élevés dans le socle :
- Maîtrise de la langue française : 42/50
- Langue vivante étrangère : 38/50
- Mathématiques et culture scientifique : 40/50
- Culture humaniste et compétences civiques : 40/50
- Compétences sociales et civiques, autonomie, initiative : 40/50
- Compétences numériques : 35/50
- Méthodes et outils pour apprendre : 38/50
- Comprendre, s’exprimer en utilisant les langages des arts et du corps : 37/50
Total contrôle continu : 42 + 38 + 40 + 40 + 40 + 35 + 38 + 37 = 310 points sur 400.
Objectif de points restants pour la mention bien
Pour atteindre les 560 points nécessaires à la mention bien, il manque :
- 560 – 310 = 250 points sur 400 pour les épreuves finales.
250/400 représente 62,5 %, soit environ une moyenne de 12,5/20 aux épreuves. Voici un exemple de répartition matière par matière :
- Français : 13/20
- Mathématiques : 12/20
- Histoire-Géographie – EMC : 12/20
- Sciences (SVT + Physique-Chimie ou Techno selon tirage) : 13/20
- Oral : 13/20
En points (sur 400) :
- Français : 13/20 → 65 points
- Mathématiques : 12/20 → 60 points
- Histoire-Géographie – EMC : 12/20 → 60 points
- Sciences : 13/20 → 65 points
- Oral : 13/20 → 65 points
Total épreuves finales : 65 + 60 + 60 + 65 + 65 = 315 points (pour un barème ramené à 400 points, on raisonne proportionnellement). En ajoutant au contrôle continu (310 points), on obtient :
- 310 + 315 ≈ 625 points sur 800
Ce profil d’élève dépasse largement le seuil de la mention bien et se rapproche même de la mention très bien (640 points). On voit ici qu’un bon contrôle continu permet de sécuriser la mention bien avec des notes convenables, sans devoir viser l’excellence absolue dans toutes les matières.
Scénario 2 : élève moyen à l’année mais qui vise la mention bien aux épreuves
Contrôle continu plus faible : combien de points reste-t-il à gagner ?
Dans ce scénario, l’élève a rencontré des difficultés ou a manqué de régularité, mais souhaite se rattraper lors des épreuves finales. Supposons les niveaux suivants au socle :
- Maîtrise de la langue française : 32/50
- Langue vivante étrangère : 30/50
- Mathématiques et culture scientifique : 30/50
- Culture humaniste et compétences civiques : 32/50
- Compétences sociales et civiques, autonomie, initiative : 32/50
- Compétences numériques : 30/50
- Méthodes et outils pour apprendre : 30/50
- Langages des arts et du corps : 30/50
Total contrôle continu : 32 + 30 + 30 + 32 + 32 + 30 + 30 + 30 = 246 points sur 400.
Pour atteindre 560 points (mention bien), il faut donc :
- 560 – 246 = 314 points sur 400 aux épreuves finales.
314/400 ≈ 78,5 %, soit une moyenne d’environ 15,7/20. Cela signifie que l’élève doit viser des notes proches de 16/20 aux épreuves. Exemple de scénario matière par matière :
- Français : 15/20 → 75 points
- Mathématiques : 16/20 → 80 points
- Histoire-Géographie – EMC : 16/20 → 80 points
- Sciences : 15/20 → 75 points
- Oral : 17/20 → 85 points
Total épreuves finales : 75 + 80 + 80 + 75 + 85 = 395 points.
Total général : 246 + 395 = 641 points. Dans ce cas, malgré un contrôle continu moyen, l’élève parvient à décrocher la mention très bien grâce à d’excellentes performances aux épreuves.
Mais si les notes sont légèrement plus basses, par exemple :
- Français : 14/20 → 70 points
- Maths : 15/20 → 75 points
- Histoire-Géo : 15/20 → 75 points
- Sciences : 14/20 → 70 points
- Oral : 16/20 → 80 points
Total épreuves : 70 + 75 + 75 + 70 + 80 = 370 points.
Total général : 246 + 370 = 616 points : la mention bien est obtenue avec une marge confortable, sans atteindre la mention très bien.
Le rôle stratégique de l’oral dans ce profil
Pour un élève qui doit rattraper un contrôle continu moyen, l’oral peut être un atout considérable :
- C’est l’épreuve où une bonne préparation méthodologique peut faire gagner rapidement plusieurs points.
- Un 17 ou 18/20 à l’oral compense facilement un 12 ou 13/20 dans une autre matière.
Cet aspect est important dans une perspective d’orientation : travailler l’oral dès le collège prépare aussi à la voie générale, technologique ou professionnelle, où les présentations et soutenances de projet sont de plus en plus fréquentes.
Scénario 3 : élève en difficulté, viser l’admission puis éventuellement la mention
Contrôle continu faible : priorité à l’admission
Certains élèves sont plus en difficulté : lacunes importantes, décrochage ponctuel, scolarité mouvementée. Dans ce cas, la priorité reste d’abord d’obtenir le brevet, puis, dans un second temps, de voir si la mention assez bien ou bien est envisageable. Supposons un contrôle continu très fragile :
- Maîtrise de la langue française : 25/50
- Langue vivante : 25/50
- Mathématiques et culture scientifique : 24/50
- Culture humaniste : 25/50
- Compétences sociales et civiques : 26/50
- Compétences numériques : 24/50
- Méthodes et outils pour apprendre : 24/50
- Langages des arts et du corps : 24/50
Total contrôle continu : 25 + 25 + 24 + 25 + 26 + 24 + 24 + 24 = 197 points sur 400.
Pour être simplement admis (400 points), il faut donc :
- 400 – 197 = 203 points sur 400 aux épreuves finales.
203/400 ≈ 10,15/20 de moyenne aux épreuves. Pour la mention bien (560 points), il faudrait :
- 560 – 197 = 363 points sur 400, soit une moyenne proche de 18/20 : un objectif très ambitieux dans ce profil.
Scénario réaliste pour la mention assez bien ou bien
Dans un contexte d’orientation, cet élève pourrait viser d’abord l’admission, puis la mention assez bien (à partir de 480 points), voire bien s’il progresse fortement. Imaginons qu’il réalise un bon mois de révision et obtienne :
- Français : 12/20 → 60 points
- Maths : 13/20 → 65 points
- Histoire-Géo : 12/20 → 60 points
- Sciences : 12/20 → 60 points
- Oral : 14/20 → 70 points
Total épreuves : 60 + 65 + 60 + 60 + 70 = 315 points.
Total général : 197 + 315 = 512 points.
Dans ce cas, l’élève obtient la mention assez bien de façon confortable, sans atteindre le seuil de 560 points. Pour aller chercher la mention bien, il lui faudrait, par exemple :
- Français : 14/20 → 70 points
- Maths : 15/20 → 75 points
- Histoire-Géo : 14/20 → 70 points
- Sciences : 14/20 → 70 points
- Oral : 16/20 → 80 points
Total épreuves : 70 + 75 + 70 + 70 + 80 = 365 points.
Total général : 197 + 365 = 562 points : la mention bien est atteinte de justesse. On voit que dans ce profil, la mention bien exige une nette progression par rapport au niveau de l’année.
Comment répartir ses efforts matière par matière pour viser la mention bien
Identifier les matières « fortes » et « faibles »
Pour optimiser ses chances de mention bien, l’élève doit analyser ses résultats de 4ᵉ et de début de 3ᵉ :
- Matières fortes (par exemple mathématiques et sciences) : viser 15 à 18/20 aux épreuves.
- Matières correctes (par exemple histoire-géographie) : viser 13 à 15/20.
- Matières faibles (par exemple français ou langue vivante) : sécuriser au moins 10 à 12/20.
Sur le plan de l’orientation, cette démarche aide aussi à repérer les filières dans lesquelles l’élève pourra plus tard s’épanouir : un profil très scientifique pourra facilement viser un bac général avec spécialités scientifiques, alors qu’un profil littéraire ou tourné vers les langues envisagera plus naturellement une première générale à dominante littéraire, ou certaines voies technologiques.
Exemple de stratégie équilibrée pour atteindre la mention bien
Imaginons un élève avec un bon contrôle continu (300 points sur 400) et la répartition de forces suivante :
- Fort en mathématiques et sciences
- Correct en histoire-géo
- Plus fragile en français
- À l’aise à l’oral
Objectifs de notes aux épreuves :
- Français : minimum 11/20
- Maths : objectif 16/20
- Histoire-Géo : objectif 14/20
- Sciences : objectif 15/20
- Oral : objectif 16/20
En points, cela donne :
- Français : 11/20 → 55 points
- Maths : 16/20 → 80 points
- Histoire-Géo : 14/20 → 70 points
- Sciences : 15/20 → 75 points
- Oral : 16/20 → 80 points
Total épreuves : 55 + 80 + 70 + 75 + 80 = 360 points.
Total général : 300 + 360 = 660 points.
L’élève dépasse largement le seuil de la mention bien et se situe au-dessus de 640 points, ce qui ouvre la porte à la mention très bien. La clé de ce scénario réside dans l’exploitation maximale des matières fortes (maths, sciences, oral) et la sécurisation de la matière faible (français) à un niveau suffisant.
Utiliser un simulateur de points pour ajuster sa stratégie
Pour aller plus loin que ces scénarios et simuler précisément votre situation, vous pouvez utiliser un outil de calcul pas à pas. Il existe sur Orientation Formation un article spécialisé qui détaille le calcul des points de mention au brevet et permet de simuler vos résultats en fonction de vos notes actuelles et de vos objectifs.
Impact de la mention bien sur l’orientation et les formations futures
La mention bien : un signal positif mais pas décisif
Sur le plan officiel, l’affectation en seconde générale, technologique ou professionnelle repose principalement sur :
- Les avis du conseil de classe et de l’équipe pédagogique
- Les résultats scolaires sur l’ensemble du cycle 4 (5ᵉ, 4ᵉ, 3ᵉ)
- Les vœux exprimés sur la plateforme d’affectation (Affelnet Lycée notamment)
La mention au brevet n’est pas, en théorie, un critère exclusif. Cependant :
- Une mention bien ou très bien renforce un dossier pour l’entrée dans certains lycées généraux, technologiques ou dans des formations sélectives (options spécifiques, classes bi-langues, sections européennes, etc.).
- Elle est souvent perçue comme un signe de sérieux, de régularité et de capacité de travail, qualités recherchées dans toutes les voies de formation.
Mention bien et choix de la voie générale, technologique ou professionnelle
Après le brevet, plusieurs voies s’ouvrent aux élèves :
- Seconde générale et technologique en vue d’un bac général ou d’un bac technologique (STMG, STI2D, ST2S, etc.).
- Seconde professionnelle, en lycée pro ou en CFA, préparant à un bac professionnel dans de nombreux secteurs : tertiaire, industriel, sanitaire et social, commerce, hôtellerie-restauration, etc.
- Formations spécifiques : dispositifs relais, classes prépa-métiers, voire certaines formations sous statut d’apprenti pour les élèves déjà tournés vers le monde professionnel.
Une mention bien peut :
- Aider à obtenir une place dans un lycée général réputé, surtout en cas de forte demande.
- Rassurer un établissement professionnel sur la capacité de l’élève à suivre une formation exigeante (notamment dans les bacs pros très demandés).
- Servir d’argument lors d’un entretien d’admission dans une formation spécifique ou un internat.
Pour les adultes en reprise d’études : valoriser le niveau brevet
Orientation Formation s’adresse aussi aux adultes en reconversion ou en reprise de formation. Même si le brevet est un diplôme du secondaire, son obtention avec mention peut :
- Rassurer un organisme de formation sur le niveau général du candidat, surtout pour ceux qui n’ont pas poursuivi jusqu’au bac.
- Servir d’appui pour accéder à certaines préparations (remise à niveau, prépa concours, formation qualifiante niveau CAP ou bac pro).
- Constituer un premier jalon dans un parcours de formation tout au long de la vie, avant de viser un CAP, un titre professionnel, voire un diplôme de niveau bac ou bac+2.
De nombreux organismes de formation pour adultes, centres de formation d’apprentis (CFA) et GRETA proposent des remises à niveau en français, mathématiques ou compétences numériques. Ces formations peuvent être une suite logique pour les adultes souhaitant consolider un socle de connaissances après un niveau brevet, avec ou sans mention.
Relier la préparation du brevet à un projet professionnel
Pour les collégiens, relier la préparation du brevet à un projet de formation permet de donner du sens aux efforts fournis :
- Un élève qui envisage une voie scientifique au lycée a intérêt à viser de très bons résultats en maths et en sciences au brevet.
- Un élève attiré par les métiers du social, de l’animation ou de l’enseignement doit soigner particulièrement l’oral et les disciplines littéraires.
- Un futur apprenti en filière technique (bâtiment, industrie, maintenance) gagnera à consolider ses bases en maths, sciences et technologie.
Les équipes éducatives (professeur principal, psychologue de l’Éducation nationale, conseillers d’orientation) peuvent accompagner l’élève dans la définition de ce projet, et Orientation Formation met à disposition des dossiers sur les différentes voies de formation, du CAP au bac+5, pour éclairer ces choix dès la 3ᵉ.
