Rééducateur périnéal : 7 idées reçues qui vous empêchent de consulter

Image pour rééducateur périnéal

Image pour rééducateur périnéal

Consulter un rééducateur périnéal reste encore tabou pour de nombreuses femmes et de plus en plus d’hommes, alors même que les troubles du périnée sont fréquents, invalidants et pourtant très bien pris en charge lorsqu’ils sont détectés tôt. Pour les patients, ces idées reçues retardent la consultation. Pour les étudiants et adultes en reconversion, elles brouillent aussi la compréhension du métier et de la formation à suivre pour devenir rééducateur en France.

Comprendre ce que fait réellement un professionnel de la rééducation périnéale, comment se déroule une prise en charge, quelles études mènent à ce métier et à quels publics il s’adresse, est essentiel pour lever les freins à la consultation, mais aussi pour s’orienter vers cette spécialité en toute connaissance de cause.

Idée reçue n°1 : « La rééducation périnéale, c’est seulement après un accouchement »

La première croyance qui empêche de consulter est l’association quasi exclusive entre « périnée » et « post-partum ». Beaucoup de patientes pensent que la rééducation périnéale ne concerne que les suites de grossesse, et les hommes s’imaginent totalement exclus de ce type de prise en charge.

Un champ bien plus large que le post-partum

En réalité, la rééducation périnéale s’adresse à une grande diversité de situations :

Cette diversité touche toutes les tranches d’âge : jeunes femmes sportives, mères de famille, femmes ménopausées, hommes opérés de la prostate ou souffrant d’incontinence. Limiter la rééducation périnéale au seul post-partum maintient dans l’ombre de nombreux patients qui pourraient être soulagés.

Un enjeu d’orientation professionnelle

Pour un futur rééducateur, cette première idée reçue est également importante à déconstruire. Le métier ne se résume pas à accompagner les suites de grossesse. Les professionnels spécialisés prennent en charge des patients variés, en lien avec des médecins généralistes, urologues, gynécologues, proctologues ou chirurgiens. Cela demande une solide formation initiale en anatomie, physiologie, pathologies uro-gynécologiques, mais aussi une ouverture à la prise en charge de publics très différents, sur le long terme.

Idée reçue n°2 : « Parler de son périnée, c’est gênant, donc mieux vaut éviter »

Le poids du tabou reste un frein majeur. De nombreuses personnes n’osent pas évoquer leurs symptômes avec leur médecin, par pudeur ou peur d’être mal jugées. Elles pensent qu’un inconfort, des fuites ou une douleur intime sont « normaux » et qu’il faut simplement « faire avec ».

Une approche professionnelle, médicale et bienveillante

Les rééducateurs périnéaux (souvent des masseurs-kinésithérapeutes ou des sages-femmes formés à cette spécialité) sont des professionnels de santé soumis au secret médical. Leur formation inclut :

Parler de périnée en consultation n’a rien d’indécent : c’est un sujet médical comme un autre. Les questions posées sont factuelles, centrées sur les symptômes et le retentissement dans la vie quotidienne. L’objectif est de permettre au patient de retrouver confort, autonomie et qualité de vie.

Ce que cela implique pour les formations

Choisir de se former à la rééducation périnéale suppose d’accepter cette dimension relationnelle particulière. Les cursus spécialisés insistent sur :

Les étudiants qui envisagent ce métier doivent être informés dès leur orientation que la communication et l’écoute sont aussi importantes que la maîtrise des techniques de rééducation.

Idée reçue n°3 : « Ce n’est utile que si les symptômes sont très graves »

Une autre idée reçue courante consiste à penser qu’on ne doit consulter qu’en cas de symptômes très invalidants : fuites importantes, douleurs intenses, prolapsus très avancé. Beaucoup de personnes attendent des années avant d’évoquer leurs troubles, en espérant qu’ils disparaissent d’eux-mêmes.

La rééducation périnéale est aussi préventive

La rééducation du périnée est pourtant d’autant plus efficace qu’elle est précoce. Elle peut intervenir :

Attendre que la situation soit « grave » complique la prise en charge et peut conduire à des solutions plus lourdes (chirurgie, traitements au long cours). À l’inverse, une consultation précoce permet souvent de rétablir un bon fonctionnement périnéal avec des exercices ciblés, des conseils de posture et d’hygiène de vie.

Un message clé à transmettre aux futurs professionnels

Les formations initiales et continues insistent sur ce rôle préventif. Les rééducateurs sont des acteurs importants de l’éducation à la santé : ils apprennent aux patients à connaître et protéger leur périnée, à adapter leurs pratiques sportives, à corriger certains gestes du quotidien (port de charges, position aux toilettes, etc.).

Pour les étudiants qui hésitent entre plusieurs spécialisations en santé, comprendre cette dimension éducative est déterminant. Elle confère au métier une vraie dimension de santé publique, au-delà du seul traitement des symptômes installés.

Idée reçue n°4 : « C’est forcément intrusif et douloureux »

La peur d’un examen intrusif est l’un des freins les plus puissants. De nombreuses personnes s’imaginent que toute séance de rééducation périnéale implique des techniques internes systématiques et douloureuses. Cette représentation est fausse et largement réductrice.

Une grande variété de techniques, adaptées à chaque patient

En fonction du motif de consultation, de l’âge, de l’anatomie et de l’histoire du patient, plusieurs approches peuvent être utilisées :

Le recours à des techniques internes se fait toujours avec l’accord du patient et n’est pas systématique. L’objectif n’est pas de faire mal, mais de redonner au périnée sa fonction de manière progressive, dans le respect du rythme et des sensations de chacun.

Ce que les formations apprennent concrètement

Les cursus spécialisés en rééducation uro-gynécologique et pelvi-périnéale détaillent :

Pour ceux qui envisagent ce métier, il est important de savoir que la pratique est structurée par des recommandations professionnelles et qu’un haut niveau d’éthique encadre la relation soignant-soigné.

Idée reçue n°5 : « Il n’y a qu’un seul type de rééducateur périnéal »

On parle souvent de « rééducateur périnéal » comme s’il s’agissait d’un métier unique, alors qu’en réalité, plusieurs professions de santé peuvent se spécialiser dans la prise en charge du périnée, avec des parcours de formation différents.

Les principaux professionnels impliqués en France

Le patient peut ainsi être pris en charge par des profils variés, selon la nature de son problème, son âge et le parcours de soins proposé.

Les voies de formation et d’orientation

Pour les étudiants et adultes en reconversion qui souhaitent s’orienter vers ce domaine, il est essentiel de bien comprendre les différentes voies possibles :

Pour aller plus loin sur les parcours d’études, les compétences requises et les organismes de formation, vous pouvez consulter notre dossier complet sur le métier de rééducateur et les formations associées, qui détaille les différentes voies d’accès et les spécialisations existantes.

Idée reçue n°6 : « C’est un métier “annexe”, sans réelles perspectives »

Du côté de l’orientation professionnelle, une croyance tenace consiste à voir la rééducation périnéale comme un « petit plus » dans une carrière de kiné ou de sage-femme, sans véritable débouché ni spécialisation solide. En réalité, la demande de prise en charge explose, portée par le vieillissement de la population, la banalisation de certains sports à impact et une meilleure sensibilisation aux troubles du plancher pelvien.

Une spécialisation très recherchée

Les rééducateurs périnéaux expérimentés constatent une forte demande :

Cette réalité ouvre des perspectives solides pour les jeunes diplômés et les professionnels en reconversion, avec la possibilité de :

Une spécialisation qui nécessite un engagement en formation

Ce champ nécessite toutefois un investissement important en formation continue. Les professionnels suivent régulièrement :

Pour les personnes en réflexion sur leur avenir professionnel, il est important d’intégrer cette dimension : devenir rééducateur périnéal suppose de rester en veille permanente, d’actualiser ses connaissances et de s’inscrire dans des réseaux de soins, ce qui en fait un métier dynamique et évolutif.

Idée reçue n°7 : « On ne sait pas vers qui se tourner, donc on laisse traîner »

Enfin, beaucoup de patients renoncent simplement parce qu’ils ne savent pas à qui s’adresser. Faut-il consulter son médecin généraliste, un gynécologue, un urologue, directement un kiné, une sage-femme ? Cette incertitude retarde souvent la prise en charge.

Les premiers interlocuteurs possibles

En pratique, plusieurs portes d’entrée existent :

Ces professionnels orientent ensuite vers un rééducateur périnéal formé, souvent identifié au sein de réseaux locaux ou hospitaliers. Dans de nombreux cas, le médecin traitant reste le premier interlocuteur, notamment pour obtenir une ordonnance de séances remboursées.

Ce que doivent savoir les futurs rééducateurs

Dans un parcours d’études, il est crucial d’apprendre à se positionner au sein de ce réseau :

Ce positionnement interprofessionnel est d’ailleurs souvent abordé dans les formations spécialisées ou dans des modules transversaux en institut de formation, afin de préparer les futurs professionnels à travailler en réseau et à orienter correctement les patients.

Lever les freins pour consulter et pour s’orienter vers ce métier

Les idées reçues sur la rééducation périnéale ont un double impact : elles empêchent de nombreux patients de consulter à temps, et elles donnent une vision tronquée du métier aux étudiants et adultes en recherche de formation. Comprendre que la prise en charge du périnée :

permet de lever ces freins et d’envisager sereinement soit une consultation, soit une orientation professionnelle vers ce domaine.

Pour construire un projet cohérent (études de kiné, maïeutique, spécialisation en pelvi-périnéologie, choix des établissements de formation, perspectives d’exercice), il est essentiel de s’appuyer sur des informations fiables, à jour et complètes. Les ressources d’orientation et les dossiers spécialisés sur les métiers de la rééducation constituent un point d’appui précieux pour sécuriser ce choix de carrière.

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